Guide des aliments OGM (et pourquoi le bio reste la meilleure manière de les éviter)

À voir l’actuelle prolifération des étiquettes « sans OGM » dans les épiceries, il semble que presque tous les aliments aient le potentiel d’être dérivés d’ingrédients OGM (organismes génétiquement modifiés). L’étiquette « sans OGM » peut mettre en valeur un avantage (l’absence d’OGM dans l’aliment), mais elle peut également camoufler certaines caractéristiques peu enviables qu’une autre étiquette de plus en plus courante, certifié biologique, ne laissera pas passer.

Les huit cultures génétiquement modifiées

Jusqu’à maintenant, seules quelques [en anglais] produits alimentaires génétiquement modifiés peuvent être légalement cultivés et vendus au Canada et aux États-Unis : la luzerne, le coton, le soja, le maïs, la betterave à sucre, le canola, la papaye et la courgette ou courge d’été jaune. À l’exception des deux derniers, il s’agit de produits de base, cultivés principalement pour l’alimentation animale et l’intégration dans des aliments transformés, tels que les huiles raffinées de coton et de canola et les édulcorants tirés du maïs et de la betterave à sucre. C’est par ces dérivés, de même que par les aliments provenant d’animaux [en anglais] qui ont consommé des OGM, comme les œufs et les produits laitiers, et le miel d’abeilles qui ont pollinisé des cultures génétiquement modifiées, que la plupart des consommateurs sont le plus susceptibles de rencontrer des OGM dans leur alimentation.

Les six premiers OGM mentionnés ci-dessus renferment des gènes qui rendent la plante insensible aux applications de glyphosate [en anglais], un herbicide chimique. Les deux autres (la papaye [en anglais] et la courgette [en anglais]) contiennent des insertions génétiques qui protègent la plante contre certains virus qui risqueraient d’en réduire considérablement le rendement.

Bien que la loi n’autorise actuellement que huit cultures alimentaires génétiquement modifiées, il faut savoir que plusieurs autres sont en préparation, dont le blé est sans doute la plus importante. Nous vous tiendrons au courant de l’évolution du dossier du blé et d’autres OGM.

Le problème de l’étiquetage « sans OGM »

L’étiquette « sans OGM » est bien sûr un excellent outil de marketing, mais elle peut semer la confusion au sujet d’autres problèmes de sécurité alimentaire, le plus évident étant l’emploi de pesticides et d’herbicides chimiques. Un aliment sans OGM n’est pas nécessairement dépourvu de résidus nocifs. En fait, beaucoup de produits qui ne sont pas génétiquement modifiés en soi (comme l’avoine, le blé et les haricots secs) reçoivent un arrosage de glyphosate [en anglais], tout comme les OGM, pour les assécher juste avant la récolte.

Pourquoi ne pas simplement étiqueter les OGM?

L’étiquetage « sans OGM » a pris naissance après que plusieurs États américains et le gouvernement fédéral aient échoué, malgré plusieurs tentatives, à adopter des règlements obligeant les entreprises alimentaires à étiqueter les produits contenant des OGM. En réaction, les sociétés qui évitent systématiquement les OGM ont commencé à demander une accréditation de tierce partie pour prouver leur engagement à n’employer aucun OGM. En 2016, le Congrès américain a adopté une nouvelle loi [en anglais] imposant la mise en place de règlements sur l’étiquetage des OGM avant 2018. Toutefois, comme le libellé de la loi manque de précision, la FDA (l’organisme fédéral de réglementation alimentaire des États-Unis) se trouve aux prises avec d’importantes décisions, notamment celle de définir quels aliments seront considérés « transgéniques » et les exigences d’étiquetage qui devront être respectées. L’imprécision de la loi et le programme politique de l’actuel gouvernement sèment le scepticisme [en anglais] à propos de l’avenir de la réglementation dans l’esprit de nombreux partisans de l’étiquetage des OGM.

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