Dans l’édition d’avril 2017 du journal The Lancet: Planetary Health, des chercheurs de la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization (CSIRO) en Australie ont affirmé que les exploitations agricoles diversifiées de petite taille (c.-à-d. de 50 acres ou moins) et de taille moyenne (c.-à-d. de 50 à 250 acres) produisent actuellement plus de la moitié des aliments riches en micronutriments au niveau mondial. Celles de plus de 250 acres produisent une proportion plus importante de cultures sucrières et oléagineuses ainsi que de céréales.
L’équipe a étudié les données sur, notamment, la production de 41 cultures principales, leurs contributions nutritives ainsi que la taille et la diversité des exploitations agricoles qui les produisent de partout dans le monde. L’étude présente un résumé des résultats dans neuf régions géographiques.
La taille de l’exploitation agricole
Vous serez peut-être surpris d’apprendre que les grandes exploitations agricoles ne sont pas les plus gros producteurs en Amérique du Nord. Elles le sont uniquement en Amérique du Sud (de 50 à 80 % de toute la production) ainsi qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande (de 80 à 90 % de toute la production). En Amérique du Nord, environ 80 à 90 % de la production de la majorité des types de cultures (légumes, cultures sucrières, racines et tubercules, légumineuses à grains, oléagineux, fruits et céréales) est répartie à parts égales entre les grandes exploitations et celles de taille moyenne. Les petites exploitations quant à elles produisent le reste en se concentrant particulièrement sur les fruits et légumes, ainsi que les racines et les tubercules en Amérique du Nord.
En Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud et en Chine, la tendance est inversée. En effet, les petites exploitations produisent environ 75 % de toutes les cultures. En Europe, en Asie occidentale, en Afrique du Nord et en Amérique centrale, toutes les tailles d’exploitations agricoles contribuent de façon égale au total.
La diversité et la valeur nutritive des cultures
Les chercheurs ont constaté qu’en général, plus l’exploitation est petite, plus la diversité des cultures est grande. Cette grande diversité correspond également à une tendance à produire des récoltes plus élevées en micronutriments (les grandes exploitations non diversifiées prônent, quant à elles, une production plus importante en quantité plutôt que la diversité des cultures. De plus, elles produisent habituellement plus de cultures riches en calories et faibles en micronutriments, comparativement aux petites exploitations).
Le rôle des aliments biologiques
Les fermes biologiques ont tendance à être plus petites que les fermes typiques aux États-Unis (selon le recensement de 2012 de l’Agriculture de l’USDA, la taille moyenne d’une exploitation agricole aux États-Unis était de 434 acres, et la taille moyenne d’une ferme biologique était de 285 acres en 2008). Les fermes biologiques ont aussi tendance à produire des cultures plus variées riches en micronutriments. Soutenir les agriculteurs biologiques grâce à l’achat des aliments et des boissons biologiques aide à garder les fermes existantes durables.
Les techniques de gestion biologique conviennent souvent aux petites exploitations agricoles et à celles qui ont plus d’équité en matière de main-d’œuvre que d’argent à dépenser sur les intrants non agricoles. Par conséquent, avoir des connaissances en matière d’agriculture biologique est un puissant outil pour la réussite et le rendement des petits agriculteurs partout dans le monde.
Les petites exploitations et l’avenir
Selon le rapport, il faut maintenir les petites exploitations agricoles existantes tout en rajoutant des nouvelles afin de répondre aux besoins alimentaires grandissants dans le monde, particulièrement en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud et en Chine où ces exploitations contribuent de façon majeure à la production actuelle.
Soutenir les besoins des petits agriculteurs par rapport à des enjeux tels que l’accès aux terres agricoles, aux connaissances nécessaires et aux technologies à petite échelle doit être un élément au cœur de tout effort visant à soutenir le développement durable et la sécurité alimentaire. Selon la Banque mondiale, les questions foncières sont critiques étant donné que près des trois quarts de la population mondiale n’ont pas de titres juridiques sur leurs terres, ce qui est un problème considérable pour les agriculteurs dans les pays en développement. Dans les pays développés, les coûts liés à l’achat, à la propriété et à la location des terres pour l’agriculture posent problème.
Les consommateurs peuvent aider à garder les petites exploitations agricoles et biologiques financièrement durables en achetant des produits locaux et en choisissant des produits biologiques autant que possible. Il est également essentiel de soutenir le travail des groupes qui aident les agriculteurs à avoir accès aux terres ainsi qu’aux connaissances et outils nécessaires pour exécuter des opérations viables financièrement. Assurez-vous que vos élus comprennent que nous avons besoin de petits agriculteurs et d’agriculteurs biologiques!