Ne nous le cachons pas, nos agriculteurs vieillissent, et une nouvelle génération devra bientôt prendre la relève. Aux États-Unis, depuis le recensement agricole de 1974, l’âge moyen des agriculteurs a toujours dépassé 50 ans. Lors du dernier recensement du genre, en 2012, la moyenne atteignait 58 ans, et quelque 31 % des propriétaires d’exploitation agricole avaient 65 ans ou plus. Au Canada, la moyenne d’âge se situe à 55 ans. Ces chiffres sont bien plus élevés que dans la plupart des autres secteurs de l’économie, rendant l’agriculture d’autant plus vulnérable au vieillissement de la main-d’œuvre.
La génération Z arrive
Si bien des agriculteurs sont réticents à prendre leur retraite, il n’en demeure pas moins qu’ils ne pourront travailler éternellement. On estime que près de 70 % des exploitations agricoles aux États-Unis devront changer de mains au cours des 20 prochaines années. Les enfants de la génération Z, qui suit les milléniaux de la génération Y, sont nés entre 1995 et 2010 approximativement, et auront entre 20 et 30 ans lors de cette période de transfert. Cela en fait la prochaine génération idéale d’agriculteurs biologiques. Au-delà de la coïncidence des dates, certaines particularités des postmilléniaux les rendent tout spécialement aptes à devenir de futurs agriculteurs.
La génération Z est considérée comme sensible aux enjeux sociaux. Ses membres se soucient des effets, même distants, de leurs gestes et souhaitent que leurs actions fassent une différence. Ils sont très familiers avec la technologie tout en étant plus isolés que les générations antérieures. Si les baby-boomers ont mis au point les outils et méthodes de base de l’agriculture biologique moderne, les enfants des générations X et Y ont raffiné et partagé ces innovations grâce aux plateformes Web comme YouTube et Instagram. Les jeunes de la génération Z ont le potentiel de pousser bien plus loin cette union de la tradition et de la technologie; étant moins à l’aise avec les rapports interpersonnels; ils pourraient être plus nombreux à s’établir pour de bon sur une terre.
La génération Z affiche aussi un idéalisme pragmatique. Ils rêvent de convertir leur passe-temps en carrière, mais les jeunes de cette génération ont grandi durant une ère trouble; ainsi, leur esprit d’entreprise est doublé d’une prudence qui pourrait les aider à parer aux risques inhérents à l’activité agricole. Ils forment aussi la première génération à atteindre l’âge adulte à une période où l’alimentation biologique et les marchés de producteurs locaux sont chose courante. Ceci les place dans la position privilégiée de pouvoir imaginer et créer un système alimentaire dans lequel l’agriculture biologique nourrit la planète.
Comment aider la prochaine génération d’agriculteurs biologiques
1. Achetez.
Un des plus grands défis qui attendent nos jeunes agriculteurs est la capacité à générer un revenu stable, sans lequel ils ne pourront poursuivre leurs activités. Achetez directement de jeunes producteurs dans les marchés fermiers, joignez un organisme de soutien communautaire aux jeunes agriculteurs, et demandez à votre épicier ou coopérative de tenir les produits de jeunes agriculteurs de votre région.
2. Votez.
Les changements de politiques provinciales et fédérales peuvent augmenter la faisabilité et la durabilité de l’agriculture biologique pour les jeunes agriculteurs. Citons par exemple l’exonération des prêts étudiants pour les jeunes agriculteurs, des crédits fonciers pour les propriétaires terriens qui louent ou vendent des terres à de nouveaux agriculteurs, des prêts hypothécaires plus accessibles et avantageux et la protection des terres contre d’autres types de développement.
3. Partagez vos ressources.
L’accès à la terre est le plus important obstacle qui menace les jeunes agriculteurs. Que ce soit dans les parcelles urbaines négligées ou dans les terres rurales, les jeunes agriculteurs cherchent des moyens inventifs de trouver et de conserver des terres à zonage agricole. Si vous possédez des terres que vous n’exploitez pas, songez à en donner l’accès à des gens qui se lancent dans l’agriculture biologique. Divers ONBL répartis partout en Amérique du Nord gèrent des bases de donnéespermettant de mettre en contact propriétaires et fermiers. Si vous n’avez pas de terre à partager, il est possible de faire un don à un fonds de bourses d’études pour la relève agricole dans votre région. Communiquez avec des agences de vulgarisation agricole, des établissements postsecondaires et des écoles de métier pour connaître les programmes existants.
Découvrez tous les avantages de l’agriculture biologique.